Enfant

Emmener son enfant chez le psy est loin d’être une démarche évidente.
En effet, en tant que parents, il faut admettre que son enfant a peut-être un problème et que l’on a besoin de l’aide d’un tiers pour le régler.
Ensuite, il s’agit d’accepter de raconter son histoire familiale à un parfait inconnu.
Enfin, laisser son enfant chez le psy coûte en argent, en temps et en déplacement.
C’est un choix à assumer pour son bien-être.

Voir un psy ne signifie pas forcément faire une psychothérapie.

Il arrive qu’une seule consultation suffise à rassurer parents et enfant en éclairant une situation délicate et difficile à comprendre.

En effet, parler tout simplement de la difficulté en question avec un psy peut permettre aux parents de dédramatiser et d’y voir plus clair.

Ils repartent confiants.

Et la présence du parent est importante et significative pour l’enfant car il sent que ses parents s’inquiètent pour lui et sont prêts à l’accompagner afin de l’aider à surmonter son mal-être.

Il faut savoir qu’il n’y a pas d’âge minimum pour consulter.

Il est ainsi possible, et opportun, d’adresser un nourrisson si vous avez des questions ou des inquiétudes.

Un psychologue clinicien est avant tout un bon observateur, qui est à l’écoute de tous les signes exprimés, qu’ils le soient par la parole ou par le corps.

EST-CE QUE MON ENFANT A BESOIN DE VOIR UN PSY ?

Les enfants se plaignent rarement de souffrance psychologique.

Ne possédant pas assez de mots pour penser et exprimer leurs ressentis, les symptômes sont le moyen pour l’enfant d’exprimer que quelque chose ne va pas.

Les signes rencontrés sont divers.

Ceux-ci doivent alerter lorsqu’ils sont dans le « trop » ou le « trop peu ».

Ils peuvent également amener à consulter lorsqu’ils sont inhabituels chez votre enfant et qu’ils constituent un problème :

  • Troubles de l’alimentation
  • Troubles du sommeil, angoisses nocturnes
  • Déficit de l’attention
  • Agressivité persistante, agitation intense, hyperactivité, vol, caprices et colères fréquents…
  • Enurésie (« pipi dans la culotte »), encoprésie (« caca dans la culotte »), constipation, maux de tête, maux de ventre, vomissements
  • Angoisses de séparation, pleurs
  • Baisse tangible et durable des résultats scolaires
  • Troubles anxieux, phobies, manies qui reviennent sans cesse
  • Retrait et isolement, tendance prononcée à la rêverie, enfant trop sage
  • Absence ou retard de langage
  • Passivité, absence de jeu
  • Difficultés à entrer dans les apprentissages scolaires
  • Précocité

EN TOUT PREMIER LIEU, IL CONVIENT DE VERIFIER L’ETAT DE SANTE AUPRES D’UN MEDECIN.

Le motif peut également être une difficulté à trouver sa place.

Les contextes sont alors multiples :

  • Séparation des parents
  • Familles recomposées
  • Naissance d’un nouvel enfant
  • Maladie d’un parent, ou d’un frère/soeur
  • Décès d’un proche
  • Déménagement(s)
  • Porteur d’un autisme ou d’un handicap entravant la relation

COMMENT SE DÉROULE LE PREMIER RENDEZ-VOUS ?

Avant de venir, je conseille de montrer à l’enfant les photos du cabinet et mon portrait; cela va l’aider à se préparer.

Vous pouvez également lui dire qu’il ne restera pas seul avec moi, qu’il peut amener sa tétine ou son doudou.

L’enfant qui consulte est pris dans une histoire familiale. C’est pourquoi il me semble important de rencontrer les deux parents, au pire séparément.

Au début de ce premier rendez-vous, j’interroge tout d’abord l’enfant en présence de son ou ses parents : sait-il pourquoi il est là, qu’en pense-t-il ? Je m’entretiens ensuite avec ses parents devant lui. Le plus souvent, je l’installe devant un dessin ou avec un jouet, mais je l’interpelle de temps à autre sur tel ou tel propos de ses parents afin de m’assurer qu’il accepte ce qui se dit.

J’agis ainsi afin de donner une chance à chacun de s’exprimer, et de montrer à l’enfant que tout le monde a envie de l’aider.

L’observation de l’enfant avec ses parents est souvent intéressante et significative des relations familiales.

Cette première entrevue permet de connaître l’histoire de l’enfant et la composition de la famille.

Elle permet également d’établir un premier contact avec l’enfant qui est rassuré par la présence de ses parents.

En outre, le lieu thérapeutique permet aux parents et/ou à la fratrie de dire des choses à l’enfant qui sont importantes pour lui.

En effet, l’enfant a besoin d’entendre des choses qui le concernent, car même si ce n’est pas dit, l’enfant sait, sent, et ressent inconsciemment ce qu’on lui cache. Ainsi, même si souvent l’intention est de le préserver, ce sont ces « secrets » qui peuvent faire souffrir l’enfant qui, en réaction, développe des symptômes.

Cependant il n’est pas question pour autant de tout dire devant un enfant. Si je sens que les propos se dirigent vers des confidences plus intimes et plus difficiles, je propose aux parents de se revoir ultérieurement, seuls.

Il arrive aussi que certains parents demandent à me rencontrer, tout d’abord sans leur enfant. Je donne mon accord, sauf s’ils consultent pour un adolescent, car celui-ce ne doit surtout pas avoir la sensation que l’on agit à son insu.

LES SÉANCES SUIVANTES

Le suivi se fait ensuite en tête à tête avec l’enfant : tout ce qu’il me confie est strictement confidentiel.

Si quelque chose me semble important à partager avec les parents, je pose tout d’abord la question à l’enfant.

Concernant les « points » que je fais régulièrement avec les parents, j’avertis au préalable l’enfant de ce que je vais transmettre à ses parents et lui explique pourquoi cela me semble important. Si l’enfant préfère que je taise un élément, je le respecte (mais si besoin, je travaillerais avec lui par la suite la possibilité de partager ce point avec ses parents).

J’agis ainsi car, pour s’exprimer librement, l’enfant doit se sentir en sécurité et en confiance.

L’effet réparateur de la thérapie repose en effet sur le fait que l’enfant puisse faire confiance en l’adulte, et qu’il puisse se sentir compris dans sa souffrance.

Cependant il n’est pas question pour moi d’exclure les parents du suivi.

Je leur propose régulièrement de faire le point, parfois ce sont eux qui en font la demande.

En outre, je réserve les cinq premières minutes de l’entretien aux parents afin qu’ils me transmettent d’éventuels éléments qu’il me faut connaître (incident à l’école, nouvelle grossesse, changement de comportement, nouveau conjoint…).

Mon travail de psychologue clinicienne est de comprendre, à partir du discours des parents, de celui de l’enfant (entretiens, dessins, jeux …), de son histoire, et de celle de son symptôme, ce que l’enfant exprime tout en l’ignorant lui-même.

A partir de là, la prise en charge thérapeutique consiste à permettre à l’enfant d’exprimer autrement ce qu’il a besoin d’extérioriser.

Pour remplir ces missions, je dispose d’outils de médiation à visée thérapeutique que je propose aux enfants, en fonction de leur âge, de leur personnalité et du problème à traiter :

  • le jeu et les marionnettes sont sources de création, de connaissance, d’expérimentation, d’évolution. Ils permettent à l’enfant d’exprimer sans risque ses émotions et de « rejouer » les scènes de sa vie quotidienne. L’enfant peut ainsi mettre en perspective des situations auxquelles il est confronté, et développer une meilleure compréhension de son monde intérieur et de son environnement familial et social.
  • le dessin et la pâte à modeler favorisent l’élaboration des sentiments et des représentations psychiques de l’enfant. Le dessin ou le modelage peuvent se substituer aux représentations verbales. Le dessin est une voie privilégiée de l’inconscient au même titre que le langage.
  • le conte contient des messages symboliques, thérapeutiques, à travers les différents personnages et les situations chargées d’émotions. En thérapie, le conte est un véritable outil qui permet de capter l’attention de l’enfant, d’éveiller sa curiosité et de susciter des réflexions, des questions en résonance avec sa propre histoire. Le conte cache et dévoile la part de vérité énoncée, entraîne au cœur du conflit inconscient. Et surtout, il transforme les conflits et problèmes en victoires : Cendrillon devient princesse, le petit Poucet retrouve son chemin, et le cochon à la maison de briques mange la soupe au loup.

LORSQUE L’ENFANT EST UN BÉBÉ OU UN TRÈS JEUNE ENFANT

Le premier mode d’expression de l’être humain est corporel. Ainsi les très jeunes enfants expriment leur malaise par l’intermédiaire du corps. Par exemple : ils vomissent, ont des difficultés à s’endormir, sont agités, régressent dans la propreté, le langage, la capacité à se séparer.

Quelques séances peuvent suffire à faire diminuer (voire disparaître) ces symptômes. Cela est d’autant plus vrai si l’on n’attend pas qu’ils s’installent comme mode d’expression privilégié.

En effet l’enfant jeune est surtout sensible à l’ambiance, à la prévisibilité des événements, au langage non verbal. En outre il n’a pas encore de défenses psychiques figées. Ainsi le travail psychologique avec le très jeune enfant consiste à lui proposer un environnement sécurisant.

J’interviens alors auprès de l’enfant avec la collaboration INDISPENSABLE des parents, et nous travaillons ensemble au bien-être de l’enfant au sein de sa famille.

Par ailleurs, certains autres signes peuvent vous ALERTER :

  • Chez le bébé : l’évitement du regard, l’absence de babil, une attitude trop calme sont des signes à prendre en compte.
  • Chez l’enfant: l’anxiété manifestée par des crises intenses de détresse sont également des signes d’alerte.
  • Ces signes peuvent apparaître et/ou perdurer durant l’enfance, il n’est pas trop tard pour consulter.

Vous pouvez me consulter pour un avis ou un dépistage.

Faut-il l’accord des deux parents?

Sur le principe, l’autorité parentale conjointe implique d’avoir l’accord des deux parents pour entreprendre le suivi d’enfants mineurs. Il convient donc que le parent  »demandeur » informe l’autre parent de son intention.

D’un point de vue légal, l’article 372-2 indique que, à l’égard des tiers de bonne foi, chacun des parents est réputé agir avec l’accord de l’autre parent quand il fait seul un acte usuel de l’autorité parentale.
La question est donc de savoir si une consultation chez le  »psy » est un acte usuel ou non usuel de l’autorité parentale.
Sans doute la réponse juridique à cette question diffère selon qu’il s’agisse d’une consultation ordinaire, d’une psychothérapie, ou d’une intervention plus  »intrusive » (packing, prescription médicamenteuse, sismothérapie…).
Du strict point de vue juridique, il convient donc de s’adresser au Juge aux Affaires Familiales.

Du point de vue psychologique, il s’agit d’entendre cette question dans son contexte :

Le plus souvent, cette question préoccupe les couples parentaux séparés, ou du moins en conflit.
Il arrive alors que le désaccord repose sur la crainte que l’avis du psychologue ne desserve l’un des parents devant la Justice.
Pour ma part, je ne commence le suivi de l’enfant qu’après avoir contacté les deux parents (ou obtenu la preuve que l’autorité parentale n’appartient qu’à un seul parent). Et je ne fournis aucun écrit autre que les factures.

Ainsi le motif de consultation peut créer des tensions entre les parents, qui en oublient parfois LA QUESTION PRINCIPALE : LEUR ENFANT A-T-IL BESOIN DE CONSULTER ?
Quelque soit le motif explicite de consultation, l’intérêt de la démarche est dans le fait qu’un psychologue va pouvoir s’interroger quant à la façon dont l’enfant vit la situation : le changement de domicile, d’école, la souffrance de ses parents, le poids des loyautés vis-à-vis d’eux, etc.
Conflit ou pas, parents malheureux ou pas, etc., la vie de l’enfant change, et ce simple fait peut le fragiliser.
Il est alors intéressant de lui proposer quelques séances pour lui permettre de s’exprimer librement (sans craindre de blesser quelqu’un), un soutien pour passer ce moment difficile.

Concernant le positionnement du professionnel : dans ce cadre, le psychologue travaille DANS L’INTERET DE L’ENFANT.
En ce sens, il COLLABORE AVEC LES PARENTS puisque la vie de l’enfant est centrée sur eux.
Mais il n’intervient que dans le registre de la parentalité, du point de vue de l’enfant. Ainsi le psychologue ne cherche pas à déterminer qui est le meilleur parent. Il vise à permettre aux deux parents d’apporter le cadre affectif et les repères nécessaires à l’équilibre de l’enfant, chacun avec ce qu’il est.
Si l’un des parents semble fragile, ou si le conflit entre les parents nuit gravement à l’enfant, le psychologue conseillera certainement un suivi pour le parent concerné ou un travail de médiation.

Concrètement : le plus souvent, la (ou les) premières séances servent à établir un bilan de la situation globale de l’enfant.
Puis le psychologue demande à rencontrer les deux parents pour donner son avis professionnel; et dans le cas échéant, pour demander l’accord des deux parents à entamer un suivi de l’enfant.
Si nécessaire, le psychologue est autorisé à contacter lui-même le parent qui partage l’autorité parentale.

Si l’un des parents se sent désinvesti de son autorité parentale, il est vivement invité à rencontrer le psychologue afin d’exprimer son point de vue et ainsi compléter l’analyse de la situation (le psychologue prend en compte tous les éléments sans favoriser le parent le plus  »convaincant »).

Si l’un des parents exprime son désaccord formel, le psychologue ne démarre pas de suivi de l’enfant.

Si l’un des deux parents refuse de participer au travail thérapeutique, mais donne son accord concernant le suivi de son enfant, le psychologue pourra, si cela reste pertinent, recevoir l’enfant en consultation.

Cependant, il ne faut pas oublier que LE PROCESSUS PSYCHOTHERAPEUTIQUE PROPOSE VISE LE MIEUX-ETRE DE VOTRE ENFANT.

Lorsque le conflit entre les parents est tel qu’ils ne peuvent se croiser, le psychologue peut aménager un cadre qui respectera les limites de chacun.
Il est donc important de parler de ses inquiétudes et réticences au psychologue, avant de renoncer définitivement.