Adolescent

En savoir un peu plus sur l’adolescence

Quand commence et quand finit l’adolescence?

L’adolescence concerne ceux qui sont en période transitoire entre l’enfance et l’âge adulte.

Elle est caractérisée par des processus d’autonomisation et d’accession à la sexualité génitale : ainsi elle débute avec la puberté (autour de 11 ans pour les filles, un peu plus tard pour les garçons) et termine avec l’autonomie psychologique et sociale (autour de 20 ans).

Aujourd’hui l’adolescence semble s’étirer du fait de la dépendance financière à l’égard des parents. En effet, le fait de cohabiter avec ses parents retarde la nécessité de définir ses propres stratégies de vie.

L’enjeu de l’adolescence : se séparer pour construire son identité

Grandir c’est se séparer de ses parents. Se séparer physiquement et psychiquement.

Etre adulte c’est savoir faire ses propres choix, selon ses désirs, ses expériences, ses propres interdits. C’est aussi définir son rôle dans la société.

Pour arriver à cela, l’adolescent va donc s’éloigner de tout ce qui représente ses parents et s’ouvrir à d’autres modèles, se créer un nouvel espace qui est l’intimité, et faire des expériences par lui-même.

Les critiques, les transgressions, les oppositions aux parents sont ainsi à entendre comme un moyen pour l’adolescent de trouver sa propre voie.

Les motifs de consultation de l’adolescent

L’adolescence comporte donc des modifications morphologiques, des pressions sociales et des réactions psychiques, qui en font une étape de la vie difficile.

Dans sa recherche d’autonomie, l’adolescent abîme la relation à ses parents et transgresse les interdits, ce qui va à l’encontre de son besoin d’un cadre sécurisant.

En outre, la scolarité occupe une grande partie de son temps : on lui demande des efforts de concentration, le respect de règles, et des efforts intellectuels importants, tout en créant une pression quant à l’avenir (orientation scolaire…), alors que son corps, sa tête et son cœur sont en ébullition.

Et si l’adolescent n’est pas en demande

L’adolescent fait rarement la démarche de consulter un psychologue.

Le plus souvent, il y est incité par ses parents, un enseignant, ou encore un médecin, suite à des symptômes ou à des «passages à l’acte » qui traduisent une souffrance impossible à nommer.

Qu’il adopte des conduites inquiétantes, ou qu’il souffre en silence, l’adolescent doit consulter.

A court et moyen terme, les entretiens lui permettront de le soulager de sa souffrance (et de détecter d’éventuels troubles nécessitant une prise en charge spécifique).

A long terme, la thérapie de soutien peut aider l’adolescent à ne pas compromettre son avenir d’adulte.

Quel type de suivi peut l’aider?

Selon les difficultés rencontrées, selon le demandeur également, deux types de suivi psychologique peuvent être proposés :

SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE DE L’ADOLESCENT

Parfois la santé et/ou l’avenir de l’adolescent sont menacés :

  • Conduites à risque : agressivité, fugues, rapports non protégés, binge drinking…
  • Addictions : alcool, drogues, jeu
  • Anorexie, boulimie
  • Dépression, tentative de suicide
  • Troubles du sommeil
  • Post traumatisme : agressions, rackets…
  • Difficultés scolaires
  • Eveil de la sexualité
  • Relations difficiles avec les parents, professeurs
  • Retrait et isolement, tristesse
  • Difficulté à se projeter dans l’avenir
  • Harceleur/harcelé

SOUTIEN A LA FONCTION PARENTALE

Les relations entre les parents et leur adolescent sont délicates.

Les parents peuvent être déstabilisés :

  • ne reconnaissant plus leur enfant
  • blessés par ses propos ou comportements
  • en panne de réponse à offrir
  • ou encore souffrant eux-mêmes psychiquement de la nécessaire séparation qui débute

Dans ce cas, je propose un TRAVAIL DE SOUTIEN A LA PARENTALITE : exprimer sa difficulté de parent, obtenir des réponses à ses questions quant aux comportements de son enfant, réinterroger la relation parent – enfant, réaménager les règles éducatives.

Ce travail est aménagé sur mesure, en fonction de la problématique exprimée, des personnes en demande de soutien et de leurs possibilités.

L’idéal est la présence des deux parents et de l’adolescent concerné (parfois même de la fratrie), mais il peut être pertinent de ne travailler qu’avec le parent en difficulté dans sa fonction.

Que dire à l’adolescent ?

Etant donné que la souffrance psychique est une souffrance réelle et sérieuse, les parents devraient imposer à l’adolescent de consulter un psy (psychologue ou psychiatre) s’ils s’inquiètent pour lui.

Afin de le rassurer, ils peuvent lui préciser qu’il est possible de ne venir qu’une seule fois, pour voir comment cela se passe.

Il pourra également décider d’être suivi par un autre professionnel, s’il ne se sent pas à l’aise avec celui qu’il a rencontré.

Il faut aussi lui expliquer que le psychologue est :

  • quelqu’un de neutre
  • qui peut l’aider à comprendre ce qui lui arrive et à gérer les situations problématiques
  • sans le juger
  • sans lui dicter ce qu’il a à faire
  • et sous le sceau du secret professionnel (même vis-à-vis de ses parents).

Pour finir, les adolescents étant très sensibles à l’image, il est important de leur dire qu’aujourd’hui il n’est plus rare de consulter un psychologue pour obtenir un conseil ou pour passer un cap difficile, quel que soit l’âge et la difficulté que l’on a.

En outre, rien ne l’oblige à raconter à son entourage qu’il consulte un psychologue.

Le déroulement des séances avec un adolescent

Le premier entretien

L’adolescent étant rarement le demandeur, je le reçois lors de la première consultation en présence de ses parents.

Ensuite je reçois l’adolescent seul.

Ce premier entretien me permet d’identifier le demandeur et d’entendre les raisons qui ont motivé la demande.

Le premier entretien ne se limite pas à la demande explicite. Je m’intéresse plus largement à la vie du jeune : ses antécédents, sa naissance, sa santé, son parcours, l’environnement de vie… La présence des parents facilite cette exploration.

A l’issue de cette rencontre, je répondrais à vos questions si votre demande était un entretien de conseil, vous proposerais une aide psychologique adaptée, ou encore une orientation vers un autre professionnel, et nous déciderons ensemble de la suite.

A noter : je ne reçois pas les parents en laissant l’adolescent dans la salle d’attente, car cela nuirait gravement à toute relation de confiance, et donc de possible travail thérapeutique.

Dans le cas où les parents ne sont pas parvenus à faire venir leur adolescent, j’étudierais au cas par cas les possibilités.

Le suivi

S’il apparaît que l’adolescent a besoin d’un soutien psychologique et qu’il l’accepte, voici la façon dont se passe le suivi :

L’adolescent peut venir seul aux séances, avec l’accord de ses parents.

Ceux-ci peuvent aller dans le sens de ce besoin d’indépendance, tout en affirmant leur soutien, en lui donnant un chèque à mon nom.

A l’initiative des parents, ceux-ci, l’adolescent et moi-même pouvons nous entendre sur des consignes à suivre en cas d’absence de l’adolescent à sa séance ; ce dans un objectif de sécurité.

(Je ne peux cependant pas être responsable de ce qu’il vivrait en-dehors de mon bureau).

Concernant le contenu des séances : l’adolescent étant déjà en plein remaniement psychique, le travail de soutien se fait sur le réel, la vie au quotidien.

La thérapie de l’adolescent est très « relationnelle », et se vit dans « l’ici et maintenant ».

Le travail repose sur le fait que l’adolescent a besoin de s’identifier à un adulte (et si possible au thérapeute) pour avoir envie d’évoluer.

Il a besoin de trouver de bonnes raisons de grandir, de quitter les plaisirs infantiles pour passer d’un monde « protégé » et bien connu, à un monde « hostile » et inconnu ou méconnu.